Paris, le 8 aout 1806
Société d'agriculture
A. F. Silvestre Secrétaire de Société d'agriculture de Paris, membre de l'Institut de France
à Son Excellence Monsieur Jefferson Président des États unis de l'Amérique.
Monsieur le Président,
La Société d'Agriculture a vu avec un vif intérêt que votre Excellence animée du désir de faire fleurir l'agriculture dans les états dont l'administration lui est confiée, n'avait pas jugé le perfectionnement du premier instrument du laboureur au dessous de ses vastes conceptions; elle a cru devoir un témoignage public de son estime à l'utile travail que vous avez fait sur ces sujets, et elle a espéré que vous ne dédaigneriez pas d'accepter une médaille d'or comme un gage de l'importance qu'elle attache à des travaux aussi remarquables. Cette médaille devait déjà depuis longtemps vous être adressée; mais la société espérait pouvoir y joindre la collection imprimée des Mémoires qui avaient été envoyés au cou??? sur le sujet du perfectionnement de la charrue. des circonstances impérieuses des dessins et des gravures à réduire et à exécuter, des matériaux qui s'accroissent de jour en jour ont obligé à retarder l'émission du travail des commissaires chargés de cette impression. Parmi ces matériaux nouveaux, la société distingue honorablement les développements sur la forme de l'oreille de la charrue et la manière de confectionner régulièrement cette pièce importante dont le modèle vient d'être remis de votre part à la Société par M. Dupont (de Nemours).
La reconnaissance de la Société ne lui permet pas de retarder plus longtemps son premier hommage à votre égard et elle a don arrêté qu'une députation de ses membres déposerait entre les mains de M. le général Amstrong, pour vous être transmis, la médaille d'or qui vous est destinée, un exemplaire des quatre premiers volumes de ses mémoires et différents rapports et pièces particulières qui ont été publiés pour s'en inspirer par quelques uns de ses membres. Elle espère que votre Excellence voudra bien accepter aussi le titre de son Associé Étranger qu'elle vous a donné et recevoir en cette qualité la suite de ses mémoires et les autres ouvrages qu'elle sera dans le cas de publier.Elle ose vous demander,Monsieur le Président de l'honorer de votre correspondance et surtout de la rendre quelquefois dépositaire des utiles pensées que vous portez avec tant d'intérêt et suivis sur les perfectionnements de l'art agricole, première base de la prospérité des États politiques.
Je suis avec un profond respect,
Monsieur le Président,
de votre Excellence
le très humble et très obéissant serviteur
Signé : Silvestre.
N.B. les lettres et paquets destinés à la Société d'Agriculture doivent être adressés au Secrétaire de la Société sous le couvert de son Excellence le Ministre de l'Intérieur Rue de Grenelle, faubourg St Germain, à Paris
J'ose supplier votre Excellence de me permettre de faire passer sous son couvert la lettre ci jointe pour M. de Provenstier? l'un de mes intimes amis.
Lettre de Augustin-François de Silvestre à Thomas Jefferson
8 août 1806
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