Lettre du duc d'Aumont au marquis de Lauriston - Proposition de légion d'honneur pour Augustin-François de Silvestre - 18 avril 1821

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Monsieur le Marquis,

Le baptème de S.A.R le duc de Bordeaux devant nécessairement donner lieu à des promostions dans l'ordre Royal de la légion d'honneur, nous croyons devoir vous adresser nos demandes en faveur de différentes personnes qui sont sont sous nos ordres et dont les titres nous paraissent incontestables. Nous pourrions faire valoir ceux d'un plus grand nombre, mais nous voulu nous renfermer dans ce qui nous a paru d'une justice irrécusable. Enconséquence, Monsieur le Marquis nous réclamons instamment votre appui pour que la légion d'honneur soit accordée à :

• 1° à M. Guibert, huissier du cabinet, doyen des officiers de la Chambre, qui a servi Louis XVI dans les moments périlleux de la révolution avec un zèle et un courage dignes de tout éloge. Il devait obtenir cette décoration il y a 9 mois et M. le sieur de Richelieu, qui avait alors le portefeuille, lui donna en présence de plusieurs officiers de la chambre, la promesse qu'il serait compris dans le premier travail. Le moment est arrivé d'accomplir cette promesse.
   
• 2° M. Sylvestre, Lecteur survivancier du Roi et bibliothécaire du cabinet. Il servait sa Majesté dans la même charge avant la révolution et y avait succédé.

Marquis de Lauriston

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• à son père. Le roi connait ses bons services et y est fort attache. M. Sylvestre est d'ailleurs membre de l'institut.
   
• 3° M. Boyeldieu, accompagnateur de la musique particulière du Roi. Cette place ne fait point son droit : elle nous autorise seulement à solliciter pour lui une décoration qu'elle a mérité par son talent. Vous connaissez ses titres aussi bien que nous, mais il est de notre devoir de vous les rappeler.

Maintenant, Monsieur le Marquis, il nous reste à solliciter de votre justice et de votre bienveillance le Cordon de St Michel pour M. Lesueur. Déjà vous avez dit à l'un de nous que ses droits à cette décoration étaient incontestables et que vous saisiriez la première occasion de la demander pour lui au Roi. Cette occasion se présente, et nous vous prions d'avoir égard à notre juste réclamation en sa faveur.

Nous bornant à ses seules demandes, nous espérons, Monsieur le Marquis, que vous voudrez bien y faire droit.

Recevez, Monsieur le Marquis, l'assurance de notre haute consitération.

Le duc d'Aumont