Depuis notre dernière réunion en assemblée générale, la mort a frappé à coups redoubles dans nos rangs :
Enlevant d'abord deux des collègues parmi les plus récemment nommés, Macarcl et Labbe, qui avaient déjà si bien justifié nos choix et captivé nos sentiments affectueux ;
Prenant ensuite deux membres vers le milieu de notre liste, Mérat et Barthélemy, qui depuis longues années prenaient une part si grande à nos travaux ;
S'attaquant enfin à la tète de cette liste, pour emporter les deux plus anciens de nos collègues, de Silvestre et Sageret. Ils étaient restés les seuls représentants, parmi nous, des fondateurs de la Société centrale d'agriculture en 1798; société renaissante alors, après avoir disparu, avec toutes les associations savantes, dans les orages de 1793.
De Silvestre avait même appartenu, comme correspondant, des l'année 1792, à la Société royale et centrale d'agriculture constituée par Louis XVI en 1788 ; il a donc figuré, pendant soixante-quatre ans, parmi les membres de la Société.
Nommé secrétaire perpétuel en 1798, il a rempli ces fonctions, durant quarante-quatre années, avec un zèle à toute épreuve et un dévouement absolu.
Augustin-Francois de Silvestre est né à Versailles le 7 décembre 1762.
Après avoir terminé son éducation littéraire, il se livra aux études du dessin et de la peinture, qu'il alla perfectionner, durant quatre années, à Rome. Ces études spéciales ne semblaient guère le préparer aux travaux agricoles. Le hasard décida, ou laissa manifester plus tard cette sorte de vocation, qui jamais, depuis lors, ne s'est démentie.
De Silvestre avait reçu, par héritage, le brevet de maître à dessiner des enfants de France, qui n'était pas sorti de sa famille depuis le commencement du 17è siècle : il croyait donc, à son retour d'Italie, entrer immédiatement dans la carrière qui lui était ainsi naturellement tracée; mais on avait disposé, en son absence, de la place sur laquelle il avait compté.
Bientôt une première compensation lui fut offerte , et il se trouva, en l782, adjoint à son grand-prère maternel dans les fonctions de lecteur et de bibliothécaire de Monsieur, comte de Provence, qui depuis fut Louis XVIII.
La bibliothèque confiée à ses soins contenait un grand nombre d'ouvrages scientifiques français et étrangers; ces ouvrages fixèrent particulièrement son attention lorsqu'il fut chargé de faire le catalogue de tous les livres. Afin d être mieux en état de les comprendre et de pouvoir travailler, à son tour, au progrès des sciences appliquées, Silvestre vint à Paris se livrer à l'étude des mathématiques, de la physique, de la chimie et de l'histoire naturelle. Accueilli avec bienveillance par les savants illustres de cette époque, il se voua sans reserve aux intérêts de la science.
Une conformité de goûts et bientôt des relations d'amitié le rapprochèrent de jeunes gens studieux animés des mêmes vues, parmi lesquels se trouva l'un de ses amis intimes, Alexandre Brongniart, qui devint un des savants illustres dont s'honore la France.
Cette utile association rendit un premier et important service à la science en instituant à Paris, en 178', une société dans le sein de laquelle s'elaboraient et se discutaient, avec franchise et cordialité, les plus hautes questions qui agitaient alors le monde savant.
Le nom de Société philomatique indique le but utile que celte association poursuit encore avec un grand succès ; les sentiments qui avaient présidé à sa fondation se rappellent à tous les souvenirs par les mots simples et vrais étude et amitié, inscrits sur sa modeste médaille. La Société philomathique occupe aujourd'hui, par l'utilité et par l'importance de ses travaux, un rang élevé parmi les corps savants de l'Europe.
De Silvestre, dès l'origine de la fondation, fut élu secrétaire général de la Société philomatique, et continua de remplir cette fonction durant quatorze années; il a rédigé presque entièrement les quatre premiers volumes de ses délibérations et de ses mémoires.
Il donna son actif concours aux expériences que l'on y reproduisait, et notamment à celles de Spallanzani sur la génération, d'Inghenhouze sur l'influence de la lumière dans la végétation, aux essais sur la respiration chez les poissons, aux recherches expérimentales publiées par Vanstroswick sur la décomposition et la recomposition de l'eau par l'étincelle électrique ; un appareil spécial, qui facilite cette expérience, a été imaginé par de Silvestre et décrit dans le tome VI des anciennes annales de chimie.
De Silvestre a publié, dans ces annales, dans le Journal de physique et dans les Mémoires de la Société d'agriculture, divers mémoires relatifs aux volcans, aux effets de l'électricité sur les végétaux, à la culture en grand des plantes potagères, aux moyens d'enseigner l'économie rurale dans les écoles et les cours publics. On lui doit plusieurs notes intéressantes sur l'emploi du sel en agriculture, sur les maladies des céréales et la panification des blés avariés.
La direction agricole, dans laquelle son goût et ses travaux l'avaient fait entrer, lui fut à lui-même bien utile à une époque où certaines positions sociales exposaient à de terribles chances.
Un décret de la convention venait de condamner les nobles au bannissement, lorsque le comité de salut public mit de Silvestre en réquisition, le chargeant d'extraire des Voyages agronomiques d'Arthur Young une instruction populaire : on comprend qu'en de pareilles circonstances cette mission, bien qu'un peu forcée, dut lui être doublement agréable ; aussi s'empressa-t-il de les remplir selon les vues prescrites par le comité.
L'instruction agricole extraite du texte anglais fut imprimée par ordre du gouvernement : un grand nombre d'exemplaires ont été distribués dans les diverses localités de la France.
Parmi les publications relatives à l'écononomie rurale, on peut citer un mémoire sur les moyens de fonder des colonies agricoles en utilisant les terres vagues des communes et de l'Etat; une statistique géologique du département de la Seine ; on trouve enfin plusieurs articles de lui dans la nouvelle édition du Théâtre d'Olivier de Serres et dans quelques autres recueils agronomiques.
Au milieu de ses préoccupations agricoles, de Silvestre se souvenait toujours de la direction première donnée à ses études, et, n'ayant pu en appliquer les résultats à l'éducation d'un prince, il cherchait toutes les occasions d'en faire profiter le public; il mettait le plus affectueux empressement à offrir ses conseils et son appui aux jeunes gens studieux et pauvres.
Ce fut dans ces vues philanthropiques qu'il rédigea plusieurs traités sur l'instruction élémentaire et publia des considérations sur l'ordre à établir dans la série des connaissances offertes à la jeunesse; qu'il fit paraître un mémoire relatif à l'enseignement du dessin linéaire et à l'influence qu'avaient eue des moyens analogues sur les ouvrages des meilleurs artistes.
De Silvestre avait formé une riche collection de tableaux de toutes les écoles, qui atteste l'étendue de ses connaissances dans les beaux-arts et le goût exercé qui le distinguait.
En toutes circonstances, de Silvestre se montrait animé du désir d'etre utile : dans cette pensée, naturelle chez lui, il s'associait à toutes les réunions dont le but était de développer en France l'industrie, l'agriculture, l'horticulture et l'instruction générale ; il prenait part à toutes les œuvres de bienfaisance qui lui étaient proposées.
Toujours empressé de venir en aide aux personnes laborieuses peu fortunées, cherchant sans cesse les moyens de faire le plus possible à cet égard, il avait coutume de dire que le bien qu'on peut réaliser avec son argent a malheureusement des limites trop étroites, tandis que l'on peut rendre des services presque illimités par les démarches, les recommandations et par l'influence personnelle dont on dispose ; aussi donnait-il. surtout dans cette direction, les plus fréquents exemples d'une bienfaisance active, ingénieuse et dévouée.
C'était encore dans les mêmes vues, et par suite de ses constantes préoccupations, que de Silvestre attachait la plus grande importante à se trouver aux séances des sociétés d'applications utiles; il y manquait bien rarement, à moins que l'altération de sa santé ne lui opposât un obstacle insurmontable.
On le voyait assister régulièrement aux réunions des sociétés d'agriculture, d'horticulture, d'encouragement pour l'industrie nationale, des méthodes d'enseignement, d'encouragement des lettres et beaux-arts, philanthropique, d his' toire naturelle, philomathique, philotechnique, de géographie et d'histoire naturelle.
Dix-sept associations analogues de nos départements et onze sociétés étrangères avaient appelé de Silvestre a faire partie de leurs correspondants ; nous en donnons ci-dessous la nomenclature Note.
De Silvestre ne pouvait cependant consacrer, chaque jour, qu'une partie de son temps aux associations savantes et aux œuvres de bienfaisance ; car il a occupé honorablement, à différentes époques, plusieurs fonctions importantes.
Il fut, pendant cinq ans, professeur d'agriculture au lycée de Paris ; nommé chef de la maison d'instruction des mines lors de l'organisation du conseil des mines au ministère de l'intérieur, puis chef du bureau de l'agriculture et des harras, directeur des bureaux de la statistique. Appelé, plus tard, au bureau consultatif des arts et métiers, il fit, en outre, partie du conseil général de l'agriculture et du commerce.
Au milieu de tant d'occupations diverses, notre confrère trouva moyen encore de satisfaire un peu son goût pour l'agriculture pratique et son désir de propager les bonnes méthodes. Chaque année, il passait plusieurs semaines dans ses deux domaines ruraux de Seine-et-Marne, aidant de ses conseils et de quelques avances ses fermiers ; leur procurant des types d'animaux de races choisies et des ustensiles agricoles perfectionnés ; achetant les pièces de terre enclavées qui gênaient l'exploitation ; s'occupant des moyens d'assainir les étables et les bergeries, de préserver les greniers de la continuelle propagation de certains insectes par la variété des emmagasmements.
Il a longtemps entretenu l'un des premiers troupeaux mérinos tirés de l'Espagne. De Silvestre a planté îû hectares de bois, et contribué à l'amélioration des routes et à la construction des canaux dans la contrée. Ce fut ainsi qu'il parvint à doubler le produit et la valeur foncière de ses propriétés, et à laisser de bons exemples aux agriculteurs.
A cette époque où l'agriculture traditionnelle progressait lentement par de semblables exemples, de Silvestre entra dans la section d'économie rurale de l'Académie des sciences. Il dut comprendre ainsi la direction des grands intérêts qui lui étaient confiés. Redoutant les dangers, en effet réels, des théories trop hâtives, il exagérait peut être les avantages de la pratique, trop personnelle souvent pour être généralement utile, car elle ne peut guère être transmise aux autres par ceux qui la possèdent trop exclusivement.
Mais je me hâte de le dire, ce n'était, dans son esprit, qu'un doute sur le moment où la science pourrait utilement intertenir; car, vers la fin de sa carrière, personne n'accueillait avec plus de plaisir et n'encourageait davantage les communications scientifiques utiles au perfectionnement de l'industrie agricole, n'appréciait mieux l'enseignement théorique destiné à élever l'intelligence des agriculteurs, à orner leur mémoire et honorer leur profession. Aussi notre confrère a-t-il suivi, dès lors, le mouvement des esprits sérieux qui veulent unir la science avec la pratique. Il admettait, comme eux, que les recherches expérimentales n'ont rien de trop positif, de trop élevé, pour s'appliquer au progrès de l'industrie agricole; elles doivent, en effet, perfectionner l'agriculture en suivant les voies qui ont conduit aux grandes améliorations réalisées par l'industrie manufacturière du 19e siècle.
Dans son zèle éminent pour les intérêts agricoles, de Silvestre intervenait toujours avec empressement dans les délibérations de la section d'économie rurale et d'art vétérinaire, qui préparaient les choix et décidaient les rangs des candidats sur les listes de présentation à l'Académie des sciences ; il suivait aussi avec une grande assiduité les séances et les travaux de l'Académie , mais ses propres travaux les plus importants furent consacrés à la Société centrale d'agriculture, et parmi ceux-ci l'on doit placer en première ligne ses notices biographiques, dont le nombre s'élève à soixante et onze, outre les discours nécrologiques sur six des mêmes membres de la Société.
Les notices et les discours de Silvestre ont puissamment contribué à faire mieux connaître la vie et les grands travaux des Parmentier, des Thoüin, des Bosc, Yvart, Huzard, Tessier, Fourcroy et du Petit-Thouars.
Cette collection remarquable forme le plus beau titre académique de notre confrère ; elle a plus de prix encore pour ceux qui connaissaient son âme aimante et qui ont entendu prononcer ces éloges avec l'accent pénétré des sentiments qui avaient attaché de Silvestre aux collègues enlevés à son affection.
Personne ne savait mieux exprimer ce qu'il sentait si bien, et la lecture, qu'on écoutait dans le plus profond silence, semblait une véritable improvisation à la fois touchante, élégante et facile, qui mettait, par degrés, tous les cœurs à l'unisson du sien.
Ces qualités d'une âme affectueuse se sont montrées sous différentes formes à chaque phase de son existence ; de Silvestre y réunissait une qualité plus rare encore de nos jours, et bien désirable, cependant, pour le bonheur de tous. Il ne savait médire de personne ; jamais on ne l'entendit se plaindre de l'injustice des hommes à son égard ; il ne parlait pas de politique, de peur de blesser les sentiments des autres.
Rudement froissé lui-même dans ses opinions et ses habitudes, je l'ai revu calme et sans fiel après les événements de juillet 1830 ; il s'abstenait d'en parler, heureux de conserver ce qui lui était le plus précieux, son droit de rechercher et l'espoir de rencontrer toujours des personnes à obliger, comme de retrouver toujours aussi du plaisir à rendre service.
De Silvestre oubliait tout le reste, ou plutôt il voulait éviter d'aflecter ses amis par ce qui lui était personnellement pénible.
Car ce n'était pas de l'indifférence, et l'on pouvait dfeviner ses véritables motifs en certaines occasions. Lorsque, par exemple, remplissant un des devoirs du secrétaire per pétuel, en convoquant chaque année, le 1er janvier et le 1er mai, ses collègues au château, il s'abstenait lui-même de s'y présenter : il pensait, je le suppose, que son absence passerait inaperçue en des lieux si changés pour lui, surtout depuis la première révolution, dont il avait cru que les événements de 1830 renouvelleraient les malheurs.
Notre confrère était déjà bien affaibli par l'àge et le déclin d'une santé depuis longtemps chancelante, lorsque la révolution de 1848 et les terribles émeutes qui la suivirent répandirent la consternation dans Paris et jetèrent sur nos réunions des difficultés qui pouvaient devenir plus graves. Sa philosophie courageuse et douce ne l'abandonna pas ; elle le soutint, au contraire, dans cette nouvelle épreuve. Il continua d'assister, dans l'hôtel de ville, à nos séances, agitées par les événements extérieurs, sans jamais manifester la moindre crainte.
On a pu juger, toutefois, combien il était loin de rester indifférent à ces chances de troubles dans nos travaux, lors que nous eûmes enfin retrouvé, dans un nouveau local, la tranquillité nécessaire aux occupations scientifiques.
De Silvestre apprit alors, avec une véritable joie, le succès définitif de nos démarches à cet égard, et notre installation prochaine dans les salles de l'ancienne abbaye Saint-Germain-des-Prés; malheureusement il ne lui fut donné qu'une seule fois de profiler de nos paisibles études dans le nouveau local.
Ses forces l'abandonnèrent rapidement, et il ne conserva que l'espérance de revenir au milieu de nous à l'époque où sa santé pourrait se rétablir. Sa famille entretenait avec un grand soin cette espérance , comme l'un des meilleurs moyens de le soutenir moralement et de venir en aide aux prescriptions médicales.
La maladie céda en effet, mais l'affaiblissement général fit de nouveaux progrès, au point de jeter par degrés, entre lui et les choses de ce monde, un voile chaque jour plus épais, et qui devait bientôt les lui dérober entièrement.
On pouvait encore le lever au milieu de la journée ; on le plaçait sur un fauteuil auprès de la fenêtre, où les objets extérieurs, attirant son attention, suffisaient pour le distraire. Un jour je le trouvai dans cette situation : il m'accueillit, comme autrefois, avec un sourire affectueux. Espérant exciter plus agréablement ses souvenirs un peu effacés, je lui parlai de la Société d'agriculture, et particulièrement d'une élection prochaine. Le candidat en première ligne était M. de Jussieu; je le lui dis, ajoutant que, sans doute, à défaut de son suffrage, il aurait toute sa sympathie. A ce nom si cher aux amis de la science, un éclair de mémoire rayonna sur son front : "Bien certainement, répondit-il ; mais si cela est nécessaire... j'irai voter.." Je m'empressai de le rassurer sur le résultat prévu, et de lui dire qu'il était inutile qu'il se dérangeât. Cela, d'ailleurs, eût été bien impossible : depuis plusieurs mois on ne pouvait qu'à grand'peine le transporter à deux pas de son lit.
La mort est venue le surprendre, peu de jours après, dans un état de faiblesse extrême qui lui épargna du moins jusqu'à la pensée de sa fin. De Silvestre, depuis longtemps, était préparé à cette heure suprême, comme on pouvait s'y attendre de ses sentiments profondément religieux.
L'existence de notre confrère s'est prolongée au delà du terme ordinaire de la vie humaine, bien au delà, surtout, de la limite que présageaient pour lui, dès l'àge de soixante cinq ans, toutes les apparences : sa pâleur extrême, son excessive maigreur, une constitution affaiblie au point de rendre sa démarche chancelante, enfin une affection intestinale persistante. En le voyant, en cet état, regagner lentement sa place à l'Academie, chacun pensait qu'il ne lui était plus accordé que bien peu de jours à vivre. Notre confrère trompa heureusement, vingt-quatre ans encore, tous les sinistres présages ; il a dû se rassurer lui-même en voyant se prolonger les jours pendant lesquels il pouvait encore se rendre utile.
Une consolation plus étendue lui restait assurée; elle allait même au delà de sa vie : il s'y confiait avec bonheur depuis longtemps.
De Silvestre laisse un fils Note, ancien élève de l'école polytechnique, et qui l'a bien souvent aidé dans l'accomplissement de ses bonnes œuvres.
Si je ne craignais d'offenser sa modestie, je pourrais citer des traits nombreux et les heureux résultat de son dévouement à l'instruction gratuite; je ne puis résister, toutefois, au désir d'en signaler un exemple à votre attention et aux suffrages de tous les hommes de bien.
On ne pourra, d'ailleurs, me reprocher de trahir ici une confidence de notre confrère ou des siens ; car les détails que je vais donner, je les tiens des personnes reconnaissantes et dignes qui ont elles-mêmes reçu le bienfait.
Une famille française, composée d'une veuve et de ses enfants, héritière d'un grand nom scientifique, était tombée dans le malheur et se trouvait entièrement dénuée de ressources, lorsqu'un hasard providentiel amena près d'elle MM. de Silvestre père et fils, et bientôt les conseils empressés, une protection ingénieuse et des leçons attentives lui furent prodigués; ces soins assidus ouvrirent à deux des membres de cette famille la carrière de l'enseignement, leur trouvèrent des places à remplir et des éducations à entreprendre. MM. de Silvestre donnèrent ainsi à l'intelligence ornée et laborieuse de leurs dignes protégés les moyens de reconquérir une position dans le monde avec une honorable aisance.
En continuant de pareilles œuvres, en consacrant presque tout son temps et son savoir distingué à l'instruction gratuite, M. de Silvestre acquiert, chaque jour, de nouveaux titres à la reconnaissance de deux générations et rend le plus bel hommage à la mémoire de son père.
Discours nécrologique sur Augustin-François de Silvestre prononcé par M. Payen à la Société nationale et centrale d'Agriculture
16 novembre 1851
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