Monsieur et cher confrère,
Depuis que j'ai reçu la lettre que vous m'avez adressée pour me demander des renseignements sur les documents qui pourraient vous servir à faire pour la prochaine séance publique de la société centrale d'agriculture de la Seine inférieure, une notice biographique à M. le vicomte de Morel Vindé, j'ai employé avec beaucoup de soin tous les moyens de trouver les documents qui pourraient vous être nécessaire; j'ai cherché notament dans les archives de l'institut et dans celles de l'académie royale d'agriculture. J'ai aussi consulté les membres de ces deux sociétés qui avaient le plus connu notre honorable confrère ?? ?? ce qui pour vous être utile.
Vous savez sans doute que lors de son décès, il n'a été prononcé aucun éloge sur sa tombe, et qu'il avait d'ailleurs expressément ordonné que son corps fut porté de suite après sa mort à la campagne, et que personne à Paris ne fut prévenu de ce convoi, ce qui a été ponctuellement éxécuté. Je continuerai mes recherches, et je m'adresserai notament à sa famille, mais les nouveaux documents que je parviendrais à me procurer ne pourraient vous parvenir avant la fin de ce mois ; En conséquence, vous devriez, jecrois, ajourner à votre séance publique suivante, et s'il vous était possible de nous procurer le plaisir de vous voir à Paris d'ici là, vous auriez l'occasion de voir vous même la famille, et les anciens amis du Vte Morel Vindé, et de choisir dans les renseignements qui vous seraient donnés, ceux qui pourraient le mieux servir à l'éxécution de votre projet.
C'est avec un vif regret que je me vois dans l'impossibilité de vous envoyer de suite les renseignements que vous désiriez. Agréez, Monsieur et cher confrère, l'expression de mes regrets, et la nouvelle assurance de ma haute considération.
Le Bon de Silvestre
Paris ce 22 novembre 1844
Lettre de Augustin-François de Silvestre à Jean Girardin
22 novembre 1844
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