Au citoyen Gillet membe du Conseil des Mines
à peine mon cher et excellent ami, ton courrier était il reparti, avec la promesse que j'irais surement vous voir demain, que j'ai craint qu'une réponse si laconique n'allarmât? ta tendre amitié pour moi et ne te fit soupçonner que ne t'ayant pas répondu par écrit je suis plus malade que je ne le suis en effet. Un rhume qui s'est annoncé par un peu de fièvre et un violent mal de tête et qui dure encore m'a fait garder la chambre ces deux jours, or se sont de ces incommodités qu'on recommande de ménager, mais qu'on peut brusquer dans l'occasion. J'irai donc surement vous voir demain et vous remercier des témoignages que vous me donnez de votre indulgente amitié, et surtout du désir que tu témoignes de me conserver avec toi. Je ne puis te cacher mon cher Gilles que je n'ose m'en flatter, j'y vois de grands obstacles, tels peut être qu'aucun des membres du conseil ne les surmonterait à ma place. Heureusement je vous sais peu ???, et cette séparation n’altérera point les sentiments qui m'attachent à toi et à tes collègues. J'ai appris avec plaisir que l'entrevue de ton enfant avec la Citoyenne Guichalin s'était fort bien passée, je ne doute pas que tu ne soyes enchanté de cette jeune personne qui sous tous les rapports mérite toute ta confiance ; Adieu mon cher ami, je t'embrasse comme je t'aime et c'est de tout mon cœur.
Paris ce 6 frimaire an 9
Silvestre
Lettre où il est question de sa santé et d'une entrevue des enfants de Gillet avec la citoyenne Guichelin.
26 novembre 1796
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