Versailles, ce 30 décembre 1752.
MONSEIGNEUR,
Comme il y a bien peu de personnes en qui j'aie reconnu autant de vertus qu'en vous ; comme il y en a très-peu à qui j'aie des obligations aussi pa1ticulières ct aussi continues, je regarde comme un de mes premiers devoirs, à cette époque de l'année, de renouveler pour vous, au ciel, mes vœux les plus sincères, en lui demandant qu'il vous comble de toutes sortes de bonheurs.
Je vous félicite, Monseigneur, sur le retour de vos enfants chéris ; la Providence l'a marqué dans le triste moment où vous aviez le plus besoin les uns des autres, et j'ai bien pris part à votre situation ! Puisse cette nouvelle année vous amener tous les genres de prospérités, et, particulièrement, l'accroissement de votre si respectable famille. Que Mme la comtesse de Salmour songe à se ménager, si, par bonheur, elle se trouve grosse ! Madame la Dauphine lui fait ordonner absolument de prendre exemple sur elle dont l'extrême jeunesse ne l'a pas empêchée de se restreindre à la gêne la plus austère, et, comme elle lui conserve toujours le même intérêt, elle voudrait l'obliger aux mêmes soins.
La santé de M.me la Dauphine se rétablit de jour en jour. Monseigneur le duc de Bourgogne a huit dents ; il a la force d'un enfant de deux ans, et jouit, ainsi que Madame, d'une santé parfaite. Dès que nous aurons espoir d'un duc d’Anjou, je vous le manderai. Conservez-moi toujours, de grâce, l'honneur de vos bontés.
Je suis avec un profond respect,
De Votre Excellence,
La très-humble et très-obéissante servante,
Marie de SILVESTRE.
Lettre de Marie-Maximilienne de Silvestre au comte de Wackerbarth
30 décembre 1752
Source :