Ce 4 octobre 1743.
J'ai reçu la cantate de l'abbé Pasquini avec beaucoup de plaisir. Je vous prie de le luy dire de ma part, et que je voudrais bien luy écrire, mais que je n'ai pas le tems. J'ai trouvé le même défaut que vous au second morceau. Je me suis souvenu qu'il y avait un an, le 23, que j'ai vu pour la première fois Eumform dans la loge du Père Quarini, et je me souviens que son chapeau (car je n'ai pas vu autre chose ce jour-là) m'a confondue à l'excès.
J'espère qu'on vous aura rendu 25 louis pour l'abbé Pasquini et soixante pour ma nourrice, pour marier sa fille. Si cela ne suffit pas pour cette dernière, mandez le moy, car je luy enverrai encore quelques choses si elle en avait besoin. Je suis bien aise que la princesse de Weissenfels se porte bien, car je l'aime a la folie. Faites luy mes compliments et demandez-lui le dessin de son aigrette de brillants qui va a peu près comme ça (ici est un petit dessin de Paigrette), vous m'entendez.
Je suis bien fâchée que le pauvre Courten est mort ; sa femme me fait pitié. Pour Pétrille, je suis bien aise que la cour du Roy soit délivrée d'une telle horreur. Adieu, ma chère Vester
MARIE JOSEPHE.
Dites-moi s'il est vrai que votre père revient en France, je le souhaite bien.
Marie-Josèphe de Saxe à Marie-Maximilienne de Silvestre
4 octobre 1743
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