MB et le site de la mairie du 9ème arrondissement nous indiquent :
"Dès 1290, une famille de riches bourgeois, les Pocheron ou Porcheron, possédait de nombreuses habitations autour du chemin suivant le tracé de l’actuelle rue Saint-Lazare. Ainsi, le hameau prit le nom de « Village des Porcherons », qu’il gardera jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. En 1310, la famille fit construire une forteresse, ou château des Porcherons. Le château et son fief s’étendaient jusqu’aux actuelles rues Saint-Lazare, du Havre, de Provence et Cadet. En 1380, la famille Le Cocq acquit la propriété et réalisa des travaux dans le château, désormais château du Coq. Il resta dans la famille jusqu’au XVIIIe siècle. Après la Révolution, le château tomba en ruines et il fut complètement rasé lors des travaux Haussmanniens."
Il s’agit actuellement de la rue Lamartine et de la rue St Lazare dans le 9ème arrondissement à Paris.
Monique Basley précise ;
Le moulin (appelé "tour") et appartenant aux Abbesses de l'Abbaye de Montmartre (les "Dames") aurait été au niveau du N°4 de ce qui s'appelle maintenant rue de La Tour-des-Dames, auquel se trouve actuellement l'hôtel de Cambacérès.
— PORCHERONS (Veuë des) proche Paris — Silvestre sculp. Israel excud. — (H : 69 - L : 116). — Rare 1.
1 Les Porcherons, ancien hameau à 500 mètres N. O. de l'ancien Paris et fort à la mode pendant le XVIIIe siècle. Le territoire des Porcherons s'étendait de l'extrémité du faubourg Montmartre
aux abords de la Ville-l'Evêque. La rue des Porcherons ou de Saint-Lazare s'étendait entre les deux points marqués aujourd'hui par l'église Notre-Dame de Lorette et la gare Saint-Lazare. Le hameau proprement dit était situé vers le coin des rues Saint-Lazare et de Clichy ; où s'élève aujourd'hui l'église de la Trinité. Ce hameau devint un lieu de plaisir, où abondaient les guinguettes et où affluaient, le dimanche, les plus
Honnêtes gens de tous métiers,
Cordonniers, tailleurs, perruquiers,
Harangères et blanchisseuses,
Servantes, frotteurs et laquais,
Mignons du port et portefaix,
Par-ci-par là, soldats aux gardes
Et leurs commères les poissardes,
Qui, n'ayant crainte du démon,
Vous plantent là tous le sermon,
Pour galoper à la guinguette.
A gogo, boire et riboter,
Farauder, rire et gigoter.
Mais bientôt ce ne furent plus seulement des « poissardes », des « soldats aux gardes », ni des « narengères », qui fréquentèrent uniquement les Porcherons. La bonne société, voire même les dames de la meilleure, ne craignirent point, disons mieux, trouvèrent piquant de s'aventurer au milieu des guinguettes, incognito, il est vrai. La vertueuse Mme de Genlis consacre une page de ses Mémoires au récit d'une équipée de ce genre. Elle s'était rendue aux Porcherons en compagnie de plusieurs dames, déguisées comme elle en grisettes, et eut toutes les peines du monde à échapper aux
entreprises du coureur de M. de Brancas, qui s'était épris d'elle un peu trop ardemment ; c'est elle qui nous le raconte. La promenade aux Porcherons était presque un voyage ; la foule traversait le boulevard, longeait la rue de l'Hôtel-Dieu (aujourd'hui Chaussée d'Antin), à l'extrémité de laquelle se trouvait une ferme qui appartenait à cet hospice, puis elle s'engageait, à droite et à gauche, dans la rue Saint-Lazare passant entre l'ancien moulin en forme de tour qui appartenait aux dames religieuses de Montmartre, et le château du Coq ou des Porcherons. C'est le point de vue représenté par Silvestre.
Cet ancien château, fortifié de tourelles , et restauré au XVIe sècle, n'a entièrement disparu que dans ces dernières années ; la Cité ou Avenue du Coq en a conservé le nom et en marque l'emplacement.
Des vestiges notables du château des Porcherons ont subsisté jusqu'au grand massacre de M. Haussmann. En allant au collège, vers 1845, je passais chaque jour devant les restes d'un charmant portique de la Renaissance sur lequel on lisait encore la date de 1520 ou 1530. Il n'était pas du tout dans la rue du Coq ou de Clichy ; mais cette rue ou plutôt ce chemin de Clichy, qui y touchait en aboutissant à Paris, en avait pris le nom.
La vogue des Porcherons s'éteignit avec la franchise de leurs cabarets, quand la nouvelle enceinte des fermiers généraux vint enfermer dans Paris tout ce faubourg désormais soumis aux droits d'octroi. Et voilà seulement pourquoi l'on put dire :
Le mur murant Paris rend Paris murmurant.
( Note de M. Jules COUSIN.)
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